Enquête sur l'impact de l'exploitation des ressources minérales

L'exploitation des roches au Salvador : visite de deux carrières

Le vendredi 2 décembre 2016, nous avons eu la chance dans le cadre de notre programme de géologie de découvrir deux sites d'extraction de roches volcaniques du Salvador. La première carrière, « Las Lajas » est située vers Santa Ana, tandis que la seconde, « La Cantera » est vers le port de la Libertad. Ces deux emplacements n'ont pas été choisis au hasard : ils correspondent tous deux à des zones composées de roches volcaniques différentes et très demandées. 

Dans le cas de la première carrière, celle-ci exploite un pan de colline composé en grande majorité de dacites (photographie ci-dessous, Las Lajas), tandis qu'à la Libertad le basalte andésitique est extrait d'un véritable massif au bord de la mer.  

La dacite est majoritairement utilisée pour ses propriétés esthétiques : elle sert de pierre de construction pour des murs ou des sols mais aussi de pierre de décoration. Des morceaux de dacite obtenus par concassage peuvent aussi servir à la construction de routes, tandis que les pyroclastes vacuolaires récupérés sont utiles pour le jardinage car ils retiennent l'eau qui arrose les plantes. Le basalte, quant à lui, est broyé dans diverses machines successives pour former divers types de gravats séparés suivant leur diamètre en différentes classes (1, 2, 3...). Les gravats de classe 3 et 4, de taille plus petite, entrent dans la composition de l'asphalte des routes en raison de leur capacité à résister aux forces subies lors du passage des véhicules en se déformant légèrement.

La carrière "Las Lajas", étant une entreprise familiale de taille modeste, ne compte qu'avec une vingtaine des travailleurs même si le travail est en grande partie fait à la main. Parmi ces travailleurs la plupart sont des ouvriers chargés de casser les grands blocs de pierre avec uniquement quelques outils. Il y a aussi des conducteurs : un conducteur de fouilleur et un conducteur d'un camion. On peut supposer qu'il y a des ingénieurs civils comme le guide pour superviser l'exploitation. Il est également nécessaire d'avoir des experts en détonation pour procéder à des explosions en tout sécurité. 

D'autre part, la carrière "La Cantera" est une exploitation plus importante avec un espace de plusieurs kilomètres. Cependant, elle n'a que 100 salariés propres à l'entreprise puisque le travail est fait surtout par des machines.

La plupart des salariés de l'entreprise travaille donc avec ces machines. Ils sont des conducteurs de véhicules industriels ou des techniciens chargés de surveiller le bon fonctionnement des machines nécessaires à la transformation de la roche. 

Il y a aussi des ingénieurs civils qui surveillent le procédé, les personnes chargées du contrôle de qualité de la roche en laboratoire et des experts en détonations. 

Concernant la durée d'exploitation de la carrière, celle à La Libertad est exploitée depuis une soixantaine d'années mais ce n'est qu'il y a 20 ans que l'exploitation à l'échelle industrielle a démarré. L'exploitation peut durer encore environ une soixantaine d'années au même rythme. La carrière « Las Lajas » est quant à elle beaucoup plus récente. Elle n'extrait que 0,5 m³ de dacite par an, contre plus de 60 m³ par an de basalte pour « La Cantera ».

Au niveau de l'impact sur l'environnement, la carrière de « Las Lajas » manque de mesures concrètes mais elle n'utilise que peu de machines et pollue donc de façon limitée. La poussière peut-être cependant un problème pour les plantes aux alentours. 

Au contraire, la carrière « La Cantera » est une exploitation de taille bien plus importante et très mécanisée : les nombreux camions et machines rejettent d'importantes quantités de CO2 (plus de 20 à 25 000 gallons de diesel sont consommés chaque année !). Les dirigeants semblent toutefois assez bien sensibilisés quant à la question environnementale : le diesel utilisé par les machines ne possède que 50 parties par millions de soufre, en accord avec les normes anti-pollution, contre plus de 5000 auparavant ! Les zones déjà exploitées ont été le lieu d'opérations de reboisement, et bien que cela ne recrée pas la jungle qui était située là précédemment cela permet de limiter l'empreinte carbone de la carrière tout en ayant une visée esthétique. Enfin, l'extension future de la carrière se fait de façon contrôlée et ne concerne pas la réserve naturelle toute proche : la biodiversité locale n'est donc pas menacée selon l'ingénieur.

Nous avons donc eu la chance de visiter deux carrières très différentes, que ce soit au niveau de l'exploitation, de leur taille, des métiers impliqués ou des mesures environnementales qu'elles mettent en œuvre. Ces visites nous ont permis de mieux comprendre l'importance des connaissances en géologie, couplées à une sensibilisation écologique, pour mieux appréhender les enjeux d'une industrie liée à l'extraction de ressources du sol.

Auteurs : Luca Izzo, Gerardo Nosthas, Mauricio Alvarez et Enrique Rodriguez , TS

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